Groupe de travail sur le repérage de la fonction paternelle

 

Lors des supervisions de groupe de psychologues travaillant en institution, hospitalière, Education nationale, etc., il est remarquable de constater le point de butée qu’est la fonction paternelle où se pointe sans cesse la question de l’incestuel ou tout au moins des modalités relationnelles que nous qualifions d’incestuelles. Comment travailler avec une famille, une institution dont le type de relation objectale est marquée par la répétition de l’identique, l’uniformisation des individus ? Combien de fois entendons-nous les dires d’une maman qui reconnaît qu’elle est fusionnelle avec son enfant, mais qu’elle n’y peut rien, c’est plus fort qu’elle ? Dans les institutions, les confusions de rôle, l’autoritarisme de certains relèvent de ces modalités relationnelles. Comme l’écrit si justement Jean-Pierre Lebrun (2009, p. 166) « Ce faisant, nous pouvons appréhender un système social, fonctionnant comme une mère qui se contente de renvoyer à un autre mais qui n’accepte pas vraiment que cet autre intervienne de son lieu propre, prend littéralement en tenaille l’intervention du père réel et de facto, promeut la persistance de la toute-puissance infantile. En même temps, il dissuade de la rencontre avec la toujours imparfaite réalité et ainsi entrave l’accomplissement du travail de deuil nécessaire au sujet pour aller plus loin sur le chemin de la subjectivation ».

 

A travers ce prisme, interrogeons les institutions. Le code de déontologie du psychologue a pour principe de base que : « Le respect de la personne dans sa dimension psychique est un droit inaliénable. Sa reconnaissance fonde l'action des psychologues. » Ce qui a pour conséquence directe pour le psychologue d’aller à la rencontre du sujet et de garantir cet espace de parole. Qu’en est-il dans l’institution de cette reconnaissance tant de la spécificité de la fonction et des missions du psychologue que de celle du sujet ?

 

Alain Noble

Juillet 2020